
Direction musicale David Chiesa – Chorégraphie Annabelle Chambon et Cédric Charron.
Ça danse, ça braille, ça chante, ça déjante, ça se bat, ça clignote et ça fait du BRUIIIIIIT !
Et ça fait du bien de faire un truc mal poli sur scène, un truc maudit qui aurait découragé n’importe qui d’autre.
On retrouve un Lester Bangs sur scène, dans sa tête avec ses fantômes qui le hantent, ses halucinations, ses élucubrations, ses rêves d’être musicien. Drôle de moment où la contre-culture punk devient un produit de ce qu’elle dénonce, une démonstration par l’absurde. Lester Bangs c’est le journaliste qui a donné son nom au Punk, c’est ici Antoine Esmerian-Lesimple.
L’envie de ce spectacle c’est avant tout de donner à voir la rencontre de Renaud Cojo avec Annabelle Chambon et Cédric Charron, duo de performeurs tout-terrain, bien au delà d’une nécessité documentaire qui fourmille de détails.
Cinq musiciens au plateau, basse, batterie, claviers, trompette et violon – David Chiesa, Blanche Lafuente, Barbara Dang, Timothée Quost et Mathieu Werchowski. Pas forcément le trio rock-n’roll habituel, mais de quoi explorer du gros son bien gras – du lourd et entêtant – tatapoum vite et fort – des niaiseries acidulées – la bande son de paradis artificiels… Tout ça, très loin de la première distribution de musiciens contemporains hermétiques au projet.

Dans le son on alterne entre des monologues qui donnent à entendre des textes écrits à partir des articles de Lester Bangs avec des fonds musicaux et des moments plus intenses et performatifs où la musique vient en appui de la danse.
Comment passer de l’un à l’autre progressivement ? Comment garder l’énergie et la brutalité du punk ? Est-ce qu’une diffusion très frontale comme elle se pratique couramment aujourd’hui rend compte des conditions techniques de l’époque ? Est-ce que ça doit sonner comme n’importe quel autre concert ou spectacle de théâtre ? Parce que où ça joue, où ça pourrait tourner et comment on fait…

Pour citer Lester Bangs qui lance la musique au début du spectacle : Le Punk c’est Di Aïe Ouaille !
Alors on part sur l’idée de le faire en WFS : on peut passer sans soucis du son des amplis et instruments du plateau avec la reprise de la voix par un micro HF à du gros son en façade, tout reste à sa place, les timbres ne bougent pas, la grosse caisse reste une grosse caisse sans commencer à sonner comme une planche dans laquelle on se défoule à coup de marteau.
Le son conserve son impact. Le niveau sonore est puissant sans faire mal aux oreilles, loin de ce qu’on peut avoir en concert rock ou pour la diffusion des bandes sons électroniques de certains spectacles de danse. Bref, ça patate sans faire mal. Mon hyperacousie n’empire pas pendant les répétitions ni les représentations, c’est mon dB-mètre intégré.
Pour les conditions de tournée le matériel spécifique est fourni, la seule contrainte technique pour le son c’est la possibilité de suspendre une ligne d’enceintes au dessus du nez de scène.

Façade haute : 8x KS Audio CPD1 ; façade basse : 15x KS Audio CPD04 ; 2x Subs en 18″
Régie : console Digico S21 ; QLab et Lemur pour le pilotage des positions et autres réglages.
Six retours pour les musiciens et pour les performeurs au plateau. Et c’est un peu là la limite de chercher à travailler pas trop fort. Le niveau des instruments au plateau demande des niveaux de retours des fois supérieurs à la reprise en façade et là le mélange peut être un peu brouillon pour le public dans les passages avec de la voix et de la musique qui prend ses appuis sur le texte si on ne retient pas le niveau au plateau. Comment faire à part tailler les graves dans les retours ? Ear-monitors pour tout le monde ? Comment s’accommoder dans ce cas des gesticulations et des T-shirts qui volent ?

Scénographie : Florent Blanchon, Création lumière : Fabrice Barbotin, Création vidéo : Laurent Rojol
Informations sur le site de la compagnie
La Revue du spectacle – Junk Page – Rue89 – Radio Nova – Sud ouest

Prochainement au Vivat à Armentières le 29 mars 2023
https://www.levivat.net/les-spectacles/p-u-n-k
J’aimeJ’aime